Jill cousin

J’ai fait la connaissance de Jill suite à son article sur notre morgenbrød Maison Loüno dans le Fou de Pâtisserie sorti en septembre dernier. Depuis, j’adore suivre son aventure culinaire soit à la ferme où elle a vécu pendant 1 an, soit à Paris où elle déniche des lieux de bonne cuisine, si possible locale et de saison. Jill est journaliste culinaire pour des magazines prints et digitaux comme Regain, Paulette, 180°C, La ruche qui dit oui et bien sûr Fou de Cuisine et Fou de Pâtisserie. A travers ses écrits, Jill insuffle discrètement l’envie de revenir vers une agriculture et une alimentation plus organique et de proximité.

Mardi, je l’ai retrouvé chez elle, dans son bel appartement à Paris décoré de céramiques (beaucoup de Judith Lasry), d’une jolie platine, d’une multitude de graines et de petits plants de tomates, de concombre, de ciboule, de basilic… Un havre de paix. Je vous laisse découvrir son interview. Bonne lecture :)

x Louise

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parcours

Quel est ton parcours jusque-là et comment s'est initiée ton aventure dans la food, notamment en tant que journaliste culinaire ?

Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu faire de la gastronomie mon métier. Après avoir hésité à intégrer l’école de cuisine Ferrandi, je me suis finalement décidée à passer les concours d’école de journalisme. Grand bien m’a pris, j’ai la bougeotte et je n’aurais pas supporté rester enfermée dans une cuisine la majeure partie de ma semaine. J’ai donc passé mes deux années de master à l’Institut Pratique de Journalisme de Dauphine en alternance au sein de la rédaction du magazine de cuisine Zeste (rebaptisé depuis MyCuisine). Coïncidence heureuse, au moment où ma rédactrice en chef de l’époque quittait ses fonctions, je venais d’être diplômée et je me suis retrouvée propulsée co-rédactrice en chef du titre. Une expérience totalement inédite et extrêmement enrichissante, j’ai dû gérer une brigade de pigistes, décider du chemin de fer du magazine, etc. J’ai signé deux numéros à ce poste puis j’ai décidé de quitter l’entreprise et le titre qui m’avaient vue naître en tant que journaliste.

As-tu toujours eu l'envie d'être indépendante ?

Je ne pensais pas devenir journaliste indépendante si vite et à vrai dire, je n’ai pas eu trop le choix. Le groupe qui m’employait à l’époque était en pleine restructuration et on m’a demandé de quitter mon statut de journaliste salariée pour celui d’auto-entrepreneure. J’ai refusé car accepter, c’est précariser peu à peu toute une profession. C’est comme ça que je me suis retrouvée à exercer mon métier en freelance, la meilleure décision de ma vie ! Bien sûr le quotidien d’une pigiste n’est pas tout rose mais il me confère une liberté sans laquelle je serais désormais bien incapable de vivre.

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Créativité

As-tu un processus créatif ?

Je ne considère pas faire un métier créatif. Pour moi, être journaliste, c’est avant tout et surtout être un témoin actif de mon époque. Pour rédiger mes articles, j’essaie de rencontrer le plus de personnes possibles, je consigne toutes leurs paroles par écrit dans mon carnet ou bien j’enregistre leurs propos. Puis de retour chez moi, j’épluche tout ce que j’ai consigné et je me mets à écrire. J’écris souvent mes articles d’une traite puis je les laisse “reposer” un jour ou deux avant de les reprendre et les envoyer aux médias avec lesquels je collabore.

Quels sont les univers qui t'inspirent ?

J’ai passé un an dans une ferme en permaculture dans la Manche. Cette expérience m’a profondément transformé. J’ai compris l’importance du contact avec la terre, la nature. Alors désormais je pense que ce qui m’inspire le plus, c’est d’être à la campagne, loin de la ville.

Selon toi, est-ce que l’inspiration entraîne l'action ou le contraire ?

J’ai parfois du mal à me poser alors me concernant, je sais que c’est dans l’action que je trouve l’inspiration. Souvent, la simple action de semer une graine potagère fait naître chez moi mille idées de sujets ou de projets.

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Food

Que représente la cuisine pour toi ?

Pour moi, la cuisine est fédératrice, elle unit et rassemble. C’est pour cette raison qu’il est primordial de cuisiner et de s’approvisionner en produits sains.

Qui a eu un impact sur ta manière de cuisiner aujourd’hui ?

J’étais déjà, avant même de passer plusieurs mois à la ferme, sensibilisée depuis longtemps aux bons produits mais il est vrai que cette expérience a totalement changé ma manière de cuisiner. Lorsque vous participez à la production les légumes qui vous nourrissent, votre manière de les appréhender change totalement. Vous vous rendez compte que chaque légume est le cadeau d’une nature bienfaitrice et le fruit de femmes et d’hommes qui ont à coeur de produire des produits sains et respectueux de l’environnement.

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3 cantines / cafés où tu aimes te rendre à Paris ?

Ma cantine de coeur, celle où je pourrais passer mes journées, c’est le restaurant Le Desnoyez du chef Jean-Marc Sinceux à Belleville. Un établissement grand comme un mouchoir de poche qui laissent tous les effets de mode sur le pas de la porte ! Et sinon, j’adore passer du temps chez Mokonuts. Moko Hirayama et son mari, Omar Koreitem sont solaires. Prendre un petit-déjeuner ou un goûter dans leur établissement, c’est l’assurance de repartir avec un shot de bonne humeur. Et sinon, j’adore travailler au Hood, un coffee-shop en bas de chez moi.

As-tu un petit déjeuner de prédilection ?

Je n’aime rien de plus qu’une tartine de pain au levain beurrée, assortie d’une généreuse tranche de roquefort, le tout accompagné d’un café filtre !

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Vie intérieure

As-tu des routines ou exercices qui te permettent de lutter contre le stress et maintenir ton énergie ?

Mon remède le plus efficace pour lutter contre le stress, c’est de quitter Paris quelques jours pour rejoindre mon petit paradis sur terre, ma maison de famille dans l’Eure (Normandie). Malheureusement, je n’y vais pas aussi souvent que je le voudrais donc j’ai trouvé d’autres parades. Depuis deux ans, je pratique le pilates de manière hebdomadaire et j’essaie le plus souvent possible d’aller courir pour transformer le stress en quelque chose de positif. Et parfois, il m’arrive tout simplement de m’allonger sur mon canapé, de me concentrer sur ma respiration en observant le mouvement du mobile en papier que m’a offert une amie designer. C’est extrêmement apaisant de prendre simplement le temps de respirer et de contempler les effets de l’air.

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As-tu des mantras ou courtes phrases que tu répètes régulièrement, qui te renforcent et t'aident à garder le cap ?

Je n’ai jamais eu de mantra en particulier. J’essaie juste de toujours m’autoriser à rêver et de ne rien m’interdire, c’est déjà beaucoup je crois.

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Un livre / film / une personne qui t'aide ou t’a aidé dans ton épanouissement personnel ?

J’ai la chance d’être entourée de supers nanas ultra inspirantes ! Lorsque l’on se réunit toutes ensemble, nos énergies respectives sont démultipliées, c’est comme si nous étions invincibles.

Rituels

Peux-tu nous décrire tes rituels feel good ?

Je louperai pour rien au monde le petit-déjeuner. Et je consacre chaque jour près d’une demie-heure à ce repas. C’est un moment clé dans ma journée, j’aime être au calme, regarder par la fenêtre et réfléchir à la manière dont va s’organiser ma journée. Le soir, je me prépare presque systématiquement une tisane avant d’aller me coucher, même lorsque je suis de sortie, j’aime ce moment où je suis assise confortablement à siroter d’agréables mélanges de plantes séchées. Ça m’aide à trouver l’apaisement nécessaire au sommeil. Ces rituels structurent mes journées et les rendent plus douces. Ils symbolisent aussi le début et la fin d’une journée, très important.

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Jill Cousin a été photographiée chez elle à Paris par Louise Skadhauge.

MAISON LOÜNO

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